Si l’on parle de définitions, ce sont les zones géographiques qui concentrent des populations avec une forte longévité au-dessus de 95 ans. Il existe cinq Zones Bleues sur la planète, et l’une d’elles se trouve dans la Péninsule de Nicoya au même titre que la Sardaigne en Italie, Okinawa au Japon, Loma Linda aux Etats-Unis et Icarie en Grèce.

Il existe des facteurs qui coïncident dans ces populations comme la bonne santé physique et mentale, la tradition alimentaire saine, le respect de l’union familiale, une foi solide et la spiritualité, la mobilité constante et un projet de vie.

Bien que la longévité saine se concentre sur la Zone Bleue, un vrai défi est lancé au-delà de ces fiefs pour pouvoir étendre la population puisque de bonnes conditions de santé ne devraient pas dépendre de facteurs économiques ou technologiques mais plutôt à des « facteurs protecteurs » présents de manière évidente et vérifiés dans cette zone qui comprennent la bonne santé physique et mentale, l’attachement à une tradition alimentaire, une forte foi et spiritualité, le soutien et le respect des réseaux familiaux mélangés à l’intergénérationnel où les petits-enfants partagent la connaissance et le temps avec leurs grands-parents, une activité physique de mobilité constante et un projet de vie uni à la spiritualité.

Ces facteurs se trouvent présents d’une certaine façon dans les autres quatre zones bleues du monde, selon les experts mondiaux qui ont participé à la Rencontre Mondiale à Nicoya mi-novembre.

Pour l’Organisation Mondiale de la Santé, “le vieillissement actif et positif est le processus d’optimisation des opportunités de santé, de la participation et sécurité dans le but d’améliorer la qualité de vie au fur et à mesure que les personnes vieillissent”.

Cependant, au-delà de ce contexte, les autorités de santé réalisent des efforts pour que les costariciens de plus de 80 ans vivent en bonne santé. Sans aucun doute, l’information et les exemples à suivre provenant des habitants de la Zone Bleue de Nicoya constituent des éléments de taille pour inspirer certains modes de vie et semer la graine bleue dans tout le pays.

set by the inhabitants of the Blue Zone of Nicoya are highly valuable, and some of the life habits can be emulated, planting a blue seed throughout the country.

Le concept de Zones Bleues est né à partir d’une série de travaux démographiques et statistiques de Gianni Pes et Michael Poulain, mais c’est l’investigation de Dan Buettner avec une équipe de National Geographic et la publication de son “The Blue Zones” qui ont permis de réveler au monde les résultats.

Lors d’une des dernières visites de Buettner au Costa Rica, il a définir les Zones Bleues comme « un concept de mode de vie et l’environnement qui produit la longévité. Ce sont des lieux où les personnes se déplacent plus à pied qu’en voiture, mangent plus de plantes que de viande avec un régime alimentaire qui comprend des haricots ou des grains comme le mais, où la famille est leur raison d’être et c’est primordial. Ils ont des groupes d’amis avec qui ils partagent des habitudes saines ».

La « Zone Bleue » de la Péninsule de Nicoya se distingue par la beauté de ses paysages, ses attraits touristiques, ses Aires de Conservation mais avant tout pour les histoires que racontent les personnes âgées qui habitent la zone, qui ont dépassé la moyenne d’espérance de vie du Costa Rica et continuent avec lucidité, activité de profiter d’une longévité saine.

Actuellement, les trois exemples emblématiques de cette « Zone Bleue » sont les centenaires José Bonifacio “Pachito” Villegas, de Pochote de Quebrada Honda, Nicoya, qui, à 100 ans, monte à cheval tous les jours ; doña Trinidad Espinoza, à 101 ans n’arrêtent pas de raconter des anecdotes du Costa Rica des années trente alors tout en alimentant ses poules et don Dámaso Mendoza, de 102 ans, qui lorsqu ‘elle reçoit une visite raconte toujours ses années de danseuses et au combien elle apprécie la compagnie des cinq générations de sa famille de Santa Ana de Belén de Carrillo. A ceux-là, s’ajoutent 42 centenaires de plus de la Péninsule de Nicoya localisés dans cinq cantons bleus : Nicoya, Santa Cruz, Hojancha, Nandayure et Carrillo (selon les données de Jorge Vindas, Investigateur de terrain de l’Association Péninsule de Nicoya Zone Bleue).

A partir des données les plus récentes du Ministère de la Santé, cette zone sera peinte de bleue pendant de nombreuses années puisqu’on enregistre plus de 900 personnes de plus de 90 ans et plus de 5000 habitants de plus de 75 ans qui en grande majorité jouissent d’une longévité saine.

Selon les données du Ministère de la Santé, l’espérance de vie au Costa Rica avoisine les 80 ans et c’est la plus haute d’Amérique Centrale selon la Banque Mondiale.

En complément, les études démographiques du démographe costaricien, le Dr. Luis Rosero Bixby, démontrent que la mortalité des habitants de 90 ans de la Péninsule de Nicoya est 10% plus faible que celle des costariciens de 90 ans en générale dans le reste du pays. « Les cinq cantons de la Péninsule apparaissent de manière récurrente avec une longévité supérieure et qu’elle que soit la manière de fouiller, ces données se confirment. Non seulement ils vivaient plus longtemps mais leur métabolisme était meilleur, leur niveau de détérioration cognitive était inférieur et leur fonctionnalité supérieure. Je me sens chanceux d’avoir réussi à trouver cette information bien que le mérite ne soit pas le mien, c’est celui des personnes âgées, ces données étaient là depuis longtemps mais j’ai noté cette particularité dans les données » résume Rosero Bixby, un pionnier en investigations sur la longévité.

Aussi, les centenaires de la Péninsule de Nicoya ont réveillé l’intérêt de l’Institut d’Etudes Sociales sur la Population (IDESPO) de l’Université Nationale pour développer une étude durant cette année sur le thème. Parallèlement, l’ICT s’est intéressé au concept de Zone Bleue comme partie de sa stratégie de tourisme de bien-être en tant qu’élément différenciateur de la promotion de la destination et le Ministère de la Culture et de la Jeunesse a associé les personnes d’une grande longévité comme les porteurs de tradition qui peuvent contribuer à sa sauvegarde pour les nouvelles générations.

Cette Zone Bleue s’inscrit avec la promotion touristique du pays puisqu’elle s’ajuste au tourisme de bien-être permettant d’élargir l’offre touristique et faire incursion dans les industries de grand potentiel comme le tourisme de bien-être, c’est pour cela que l’Institut Costaricien du Tourisme a lancé la stratégie pays Wellness Pura Vida, qui cherche à positionner le Costa Rica comme une destination de bien-être, différenciée qui offre des expériences uniques et transformatrices. Le fait de compter sur une Zone Bleue, contribue à consolider un pays en constante recherche de la qualité de vie des costariciens et des touristes.

« Au fil des années, nos enquêtes démontrent que les costariciens sont le facteur différenciateur de la destination et c’est sans aucun doute une expérience merveilleuse de partager avec la population âgée. La Zone Bleue de la Péninsule de Nicoya s’aligne en plus avec notre stratégie Wellness Pura Vida pour impulser le tourisme de bien-être dans tout le pays, en faisant ressortir l’importance de générer des expériences authentiques de voyage. Les personnes âgées centenaires nous apprennent la valeur des petites grandes choses » exprime avec fierté, Mauricio Ventura, Ministre du Tourisme.

La première Rencontre Mondiale des Zones Bleues a eu lieu mi-novembre 2017. Pour la première fois dans l’histoire les investigateurs les plus reconnus au monde en matière de Zones Bleues ont partagé leur connaissance et investigations les plus récentes. La liste comprend les investigateurs pionniers sur le thème, Michel Poulain de Belgique, le Dr. Gianni Mario Pes et Paolo Francalacci, les deux de Sardaigne en Italie, Cristina Chrysohoou de Icarie, Grèce ; Makoto Suzuki de Okinawa Japón; Gina Siapco de Loma Linda, Etats-Unis et Diego Bernardini d’Argentine.

Parmi les invités internationaux, figurait aussi le journaliste et chercheur de National Geographic, Dan Buettner, responsable de populariser dans le monde le concept des Zones Bleues à travers la publication de divers articles et livres qualifiés comme best sellers sur la manière dont ce thème a une incidence directe avec l’alimentation, la spiritualité, une raison de vivre, l’exercice physique et le bonheur comme élément transversal.

Aussi, ont été divulgués les résultats des investigations réalisées par le démographe Luis Rosero et la docteur Elizabeth Lopez, les deux d’origine costaricienne, qui ont réalisé des apports significatifs sur la longévité saine. Ce fut aussi l’occasion de révéler la plus récente étude sur la longévité réalisée par l’Institut d’Etudes Sociales en Population (IDESPO) de l’Université Nationale du Costa Rica.

Tous les experts internationaux coïncident sur la nécessité de communiquer au monde les facteurs qui rendent possibles une longévité saine et de réfléchir sur le processus qu’engendrent les Zones Bleues comme espaces géographiques singuliers dans le monde avec une forte concentration d’habitants de 95 ans qui arrivent à cet âge en jouissant d’une vieillesse positive mais avant tout ludique et active.

A partir de cette nécessité comme résultat de la Rencontre, il a été décidé d’établir un Réseau International de Longévité Saine qui sera organisé à partir du Costa Rica pour « construire ensemble de la connaissance », selon les propos de Montero. Aussi certaines caractéristiques communes seront établies pour déterminer si dans un futur proche, il serait éventuellement possible d’ajouter d’autres Zones Bleues dans le monde.

Le journaliste Dan Buettner a conclu que « c’est une fierté énorme de voir comment les résultats de l’idée d’investiguer sur le thème de la longévité qui est né il y a quinze ans se matérialise avec la réunion des grands scientifiques chercheurs sur le thème des Zones Bleues ». Il ajoute que nous devons d’une certaine manière émuler, dupliquer ou copier le mode de vie des centenaires et leur façon de vivre mais avant tout son environnement, son régime alimentaire, l’activité et plus que tout toutes les connexions établies, humaines et non technologiques. »

Selon l’investigateur belge Michael Poulain, l’un des plus importants messages de la Rencontre Mondiales des Zones Bleues est de communiquer au monde que “le Costa Rica possède un trésor de longévité dans la Péninsule de Nicoya, qui provient des générations passées et qui s’est construit au fil des années. Ce trésor comprend l’atmosphère qui l’entoure ». Il a conclu en insistant sur le fait qu’il faut « s’il-vous-plait placer et maintenir les nouvelles générations vers le même chemin au milieu du trésir de cette Zone Bleue. »

Parallèlement et dans le but de générer des politiques publiques, un Accord Cadre de Coopération a été signé pour établir, promouvoir et appuyer la Zone Bleue de la Péninsule de Nicoya. Parmi les engagements pris ressort la promotion durable et équitable de population de personnes âgées et très âgées, établir un agenda culturel en relation, consolider le tourisme rural, communautaire et durable. En plus d’impulser les mécanismes qui développent de bonnes pratiques de promotion de la santé dans les « cinq cantons bleues » de la Péninsule, consolider les réseaux de soutien, ainsi que d’inciter à la sauvegarde les leçons de vie et des traditions.

Cet accord a été signé par la Vice-présidente de la République, Ana Helena Chacon, les ministères et institutions du Gouvernement et les maires des cantons de la Péninsule de Nicoya : Nandayure, Hojancha, Carrillo, Santa Cruz et Nicoya. “Cette rencontre nous engage à préserver cette Zone Bleue mais avant tout qu’elle constitue un effet multiplicateur et d’enseignement pour les autres cantons du pays » explique Ana Monge, Commissionnée du Conseil Social Présidentiel du Gouvernement du Costa Rica.

La Rencontre Mondiale des Zones Bleues a posé les bases pour démontrer que « oui, il est possible » de penser à un Costa Rica peint de bleu, en prenant comme référence les habitudes saines des plus de 900 habitants de 90 ans et les centenaires de la Péninsule de Nicoya qui sont arrivés à 90 ans et les centenaires de la Péninsule de Nicoya qui ont dépassé l’espérance de vie et de servir comme exemple pour le monde entier, sans doute un défi pour les nouvelles générations et en réalité où la pyramide de population du monde s’inverse avec l’augmentation croissante des personnes âgées.